Immasoul et Bocafloja ont joué pour la première fois à Paris le 11 novembre 2016, à l’Alimentation Générale.

Enfin vendredi. Je me réveille vers 8h, j’allume la télé et je vois Hollande marcher parmi les fleurs aux Champs-Elysées. J’éteins. Quelques jours avant, mon pote Olivier, que je n’ai pas vu depuis presque un an, me propose d’aller prendre un verre : « Il y a Jaurès, il y a Parmentier ou le 20ème, tu préfères quoi ? ». Depuis que j’habite dans l’ouest parisien, le quartier des « papys riches » comme je l’appelle, j’ai de plus en plus envie de sortir dans l’East side. « Parmentier me va ! », je réponds.

Vers 19h15 j’arrive au rendez-vous. Quelques minutes plus tard, je vois Olivier marcher vers moi avec sa cigarette allumée dans la bouche et ses deux mains en train de chercher quelque chose dans les poches de sa veste. « Cette fois c’est toi le Colombien ! » (les Français qui connaissent l’Amérique latine ou qui ont des amis de là-bas savent que c’est culturel d’arriver en retard).

Nous commençons par marcher à la recherche d’un bar, pour enfin atterrir dans le Paloma sur la rue J.P. Timbaud. Nous passons deux heures à se raconter un an de vie autour de sujets amusants comme Rodin (nous sommes fans), Leonard Cohen (une triste perte), les bières du bar (pas chers), et moins amusants comme la Préfecture (ils sont nuls) et la thèse (Olivier travaille sans arrêt depuis trois ans).

Plus tard dans la soirée, nous déménageons à côté, plus exactement à l’Alimentation Générale. « Les rendez-vous du live » ont débuté avec Imagine this (hip-hop), et plus tard Bocafloja (hip-hop, spoken word) en duo avec Immasoul (soul). Un groupe d’Amérique latine ! Ces mexicains nous ont donné une raison de rester, en plus nous pensions entendre quelques mots en espagnol dans leurs paroles. Effectivement, mais il y avait plus que ça. Bocafloja et Immasoul forment un duo qui représente les afro-descendants, les indigènes et les minorités en général. Ils n’ont pas de limites et s’expriment en anglais ou en espagnol, tout en mélangeant des rythmes contemporains avec les classiques de la salsa comme ceux du groupe La Fania.

Aldo (Bocafloja) fait partie de la première génération de chanteurs hip-hop apparus sur la scène musicale à Mexico au début des années 90. Son projet musical, né en 1999, est une expression engagée avec des sujets comme le colonialisme, les relations raciales et la diaspora africaine dans le contexte latino-américain : « C’est un voyage pour savoir qui sommes nous vraiment. Les questions africaines et indigènes donnent la forme à ce que je suis », raconte Aldo.

Utiliser la musique et l’art comme une forme d’engagement politique, d’analyse et de pédagogie critique est le but des chansons de Bocafloja. Avec sa musique, il entend faire danser, mais aussi interpeller son public. Au Mexique, ils sont beaucoup à l’aimer et à le détester… il perçoit son pays comme un territoire colonisé par l’Europe au niveau de la morale et de l’intellect, même dans le contexte le plus alternatif.

Imma a rejoint Aldo en 2014. À cette époque, elle ne se posait pas autant des questions que son collègue. Néanmoins, peu à peu, elle a commencé à comprendre l’importance d’assumer sa propre culture et ce qui l’identifie. Cette année, Imma a lancé son premier EP, tandis qu’Aldo vient de sortir son dernier album Cumbé.

Plus d'infos

Pour découvrir les projets d’éducation, littéraires et de cinéma de Bocafloja, visitez son site web : www.emancipassion.com

Immasoul : www.immasoul.com

 

 

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