Lisière : une invitation à rencontrer l’ailleurs

« Mes tropiques évoquent une nature mouvante et insaisissable » explique David Solis. Loin d’une végétation plane et domestiquée, les paysages représentés sont marqués par l’immensité et la profondeur. Dans Temporada, 90% de la toile est occupée par la forêt, qui fait le lien entre le sol et le ciel. Dans Fulgor de luna, le tronc des arbres se confond avec les reflets projetés par l’eau sombre.

David Solis a un processus créatif spontané. Depuis Montpellier, il peint ces paysages à partir de souvenirs de son enfance au Panama et de son imagination propre. Loin d’être une représentation fidèle du paysage, il s’agit d’un monde complètement nouveau à la croisée de l’imaginaire et du réel. Ses œuvres s’étendent sur près de quarante années de carrière. L’artiste utilise différents outils comme la peinture à l’huile et le dessin pastel. Solis travaille par strates et la réalisation de certains tableaux peut prendre plusieurs années à mesure qu’il murit son œuvre.

« Je peins d’imagination. Je ne suis pas un réaliste. Je réinvente un monde en explorant tous les genres »

David Solis

Le titre de l’exposition, Lisière, renvoie à la bordure d’un territoire. Celle-ci marque la limite entre deux espaces. Au milieu, le spectateur fait face à une nature imposante déclinée selon plusieurs jeux de lumières et de couleurs. Jamais représentée, la société humaine est suggérée dans certaines de ces œuvres. Dans les reflets de Malecón (promenade en bord de mer) on pourrait presque voir la représentation d’une ville lointaine sans pour autant en être sûr. Avec Lisière, l’artiste interroge nos certitudes et nos idées reçues à travers de multiples trompes l’œil.

Mimésis : penser au-delà des frontières artistiques et culturelles

La fresque murale réalisée in situ par Marlov Barrios s’étend sur la totalité des murs de la salle Asturias. Le nom de cette pièce est d’ailleurs un hommage à une autre personnalité guatémaltèque. Il s’agit de  Miguel Angel Asturias, écrivain, poète et diplomate qui a reçu le Prix Nobel de littérature en 1967. Près d’un demi-siècle plus tard, l’exposition Mimésis montre une autre facette de la culture guatémaltèque.

« On entre dans la pièce comme dans un temple » déclare Christina Chirouze Montenegro, la commissaire des deux expositions. La fresque est remplie de symboles qui se dévoilent à mesure que l’on s’approche. Il y a des animaux, des formes pyramidales, des personnages tirés de comics et de manga japonais. Cette œuvre unique et éphémère reprend les codes esthétiques de trois époques : la civilisation maya, la conquête espagnole et notre monde actuel.

La fresque est accompagnée de sculptures en bois de cèdre et de plus petits dessins à l’encre sur papier. Nodriza est une sculpture qui représente le pentagone associé à une pyramide maya. À différentes époques, ces deux monuments ont symbolisé la puissance et le pouvoir de sociétés humaines. Ainsi, Mimésis présente un univers graphique marqué par le métissage à travers le temps, les lieux et les techniques artistiques.

« Je travaille de l’intérieur, je mûris une idée, un concept, le choix et le développement d’un langage »

Marlov Barrios

Marlov Barrios est un artiste pluridisciplinaire qui rend hommage à la diversité et aux migrations culturelles dans chacune de ces œuvres. Muralisme, sculpture, dessin ou peinture, Barrios choisit la technique qui permet le mieux d’exprimer le concept d’origine. « L’artiste doit être honnête avec lui-même et chercher à s’exprimer avec la plus grande liberté possible » explique-t-il. Au cours de ces dix-neuf années de carrière, il a exposé dans plusieurs pays en Amérique latine et en Europe.

Plus d'infos

www.mal217.org

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