Pongo

À travers ce cycle de programmation musicale hybride et métissée, le Hasard Ludique célèbre une nouvelle sono mondiale où les frontières n’existent plus.

Nyokobop est un mot inventé, issu d’un langage imaginaire et d’une culture en mutation constante, symbole de la philosophie et de la volonté du Hasard Ludique d’illustrer la réalité de la création musicale actuelle.

Mettant en lumière des artistes qui inventent la musique de demain, le cycle n’hésite pas à bousculer le concept de musique internationale, reflétant ainsi l’évolution de nos sociétés.

Parmi les quelques genres musicaux représentés, la cumbia digitale, l’afro-punk, le krautrock oriental, le blues berbère et le chaâbi électronique côtoieront d’autres univers aux origines géographiques éparpillées. De quoi faire vibrer les curieux de genres panachés à l’ère de la mondialisation et de l’internet, à l’heure où ce que l’on appelait jusqu’à présent la World music est en pleine mutation.

D’ailleurs, le mot Nyokobop sonne comme un hommage à Luaka Bop, label que créa David Byrne (Talking Heads) en 1988 avec l’envie de rendre plus accessibles les musiques folkloriques au grand public. Une démarche qui rappelle aussi celle de Peter Gabriel et son label Real World, avec ce désir de créer des rencontres inédites dans un voyage musical sans fin.

ZZK Records arrive avec Chancha via Circuito, Uji et Montoya

Le 27 octobre prochain sera consacré à la projection du documentaire intitulé Un voyage musical du label ZZK Records. Une épopée qui retrace le mouvement de la cumbia digitale argentine, en suivant les pas de La Yegros à l’occasion de sa première tournée européenne.

Juste après la projection, le cycle Nyokobop organise une soirée de concerts invitant des artistes phares de ZZK Records. Il s’agit des argentins Chancha via Circuito et Uji ainsi que du DJ colombien Montoya. Les trois s’apprêtent à embarquer les amateurs de sonorités organiques et électroniques pour un voyage initiatique au cœur d’une mystérieuse jungle sonore.

La tête d’affiche de ce trio sera bien le producteur et DJ Chancha via Circuito dont le pseudonyme provient du surnom donné au train qui relie la banlieue au centre de Buenos Aires.

Cet artiste nous fera découvrir une cumbia électrique inspirée de la terre et des chants du peuple qui l’habite. Avec ses rythmes down-tempo et ses sonorités électro-folkloriques, Chancha via Circuito invite à une danse introspective où une voix pleine d’histoire nous conte les blessures et les espoirs comme dans un road trip où le temps n’aurait plus d’emprise sur ses sujets.

Chancha via Circuito

Chancha via Circuito

Autre artiste de cette soirée dédiée à l’électro-folklore, l’argentin Uji dont la fascination pour le son et la musique électronique l’a amené à la Berklee School of Music de Boston où il s’est plongé dans la synthèse, la programmation et la conception sonore.

Parallèlement, Uji s’est consacré à la musique rituelle, ce qui l’a conduit, dans les montagnes et la jungle, à participer à des cérémonies et à des chants indigènes, à enregistrer sur le terrain les oiseaux et les rivières, à apprendre les rythmes et les danses, à découvrir des pratiques anciennes et à écouter la musique et les voix ancestrales de la nature. La musique d’Uji est l’alchimie surprenante fusionnant ces mondes de l’ancien et du moderne.

Quant à Montoya, c’est un violoniste et producteur colombien qui a participé, entre autres, à l’invention du Stone Pad, percussions constituées de minéraux, basé sur l’échelle de Mohs. Dans sa musique, on retrouve les Icaros (chants rituels) d’un guérisseur amérindien et le violon du tango, tous deux mélangés au rythme de la cumbia et de l’électro minimale.

Uji (gauche) et Montoya (droite)

Uji (gauche) et Montoya (droite) -

Le 3  novembre : Ghetto Kumbé, Loya et Mawimbi

Keita, Chongo et Guajiro sont Ghetto Kumbé, un trio venu de Colombie qui mélange la house à la musique traditionnelle afro-colombienne. Tous les trois sont originaires de la côte caribéenne, zone où la culture africaine s’est mélangée aux cultures espagnole et amérindienne pendant la période de l’esclavage.

C’est d’ailleurs à quelques minutes de Carthagène des Indes que se trouve le premier village libre du continent américain, Palenque de San Basilio, créé par des esclaves en fuite il y a plus de 400 ans et proclamé « chef-d’œuvre du Patrimoine Oral et Immatériel de l’Humanité » par l’UNESCO.

Ghetto Kumbé va puiser dans cette tradition orale avec son tambour parleur, tambour joyeux (la hembra) et percussions qui accompagnent les rites des guérisseurs en les mélangeant aux machines pour nous faire danser sur des rythmes envoûtants et nous connecter aux esprits de la terre.

La panthère, le tigre et le jaguar sont les animaux totems dont Keita, Chongo et Guajiro se masquent pour nous inviter dans leur grande forêt électronique dans une transe visuelle et musicale originale.

Le même soir, Loya, producteur d’origine réunionnaise, continuera à effacer les frontières avec sa musique originale où se rencontrent les rythmes traditionnels des îles de l’Océan Indien et l’électronique minimale. Un peu comme si Danyèl Waro rencontrait Boards of Canada, dans la continuité de ce que Alain Peters a initié.

Pour clôturer cette soirée autour de la transe et des tambours, est prévu un DJ set de Mawimbi, collectif de musiciens et producteurs parisiens qui diffusera ses ondes jusqu’à nous laisser l’empreinte des pulsations électriques et des chants invocateurs d’Afrique.

D’autres dates à Paris

Le 18 novembre, le Hasard Ludique proposera une rencontre avec Baloji, autour de son dernier album  « 137 avenue Kaniama ».

Rappeur belge d’origine congolaise, Baloji nous invite pour une session Sonarium, à la découverte de son univers sonore et visuel, synthèse de musiques africaines de tous bords et de hip-hop.

Puis, le 7 décembre, vous pourrez danser sur la musique envoûtante et contrastée de Pongo, la nouvelle reine du Kuduro. Elle est née en Angola, dans le même pays que ce mélange de break dance, de semba et de musique électronique qu’elle incarne.

Enfin, le 15 décembre, pour finir en beauté cette 2ème édition du cycle Nyokobop, le groupe 10lec6, signé sur le label Ed Banger Records, présentera sa musique puissante teintée de post punk, d’électro et de rythmes afros.

Il va faire très chaud au Hasard Ludique !

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